Le 13 mai, toutes et tous en grève

Pour nos salaires, nos conditions de travail, contre l’austérité.
Pour des services publics partout et pour tous·tes
Contre leur économie de guerre

Après avoir tenté d’imposer deux jours de carence supplémentaires et avoir reculé sous la pression de la grève du 5 décembre dernier, le gouvernement a imposé la baisse de l’indemnisation des congés maladie ordinaire, a supprimé la GIPA et a donné pour seule perspective une année salariale blanche pour les plus de 5 millions d’agent·es publics.

De nouvelles mesures d’austérité

Dans le même temps, les perspectives sont de plus en plus sombres. La dernière circulaire budgétaire en date prévoit des politiques austéritaires encore plus strictes et donc une nouvelle dégradation de la qualité des services publics et des conditions de travail des agent·es publics. Pour autant, les riches et les grandes entreprises n’ont jamais payé aussi peu d’impôts, et donc jamais aussi peu contribué à financer les services publics.

Il faut des services publics !

Nous ne pouvons pas laisser les gouvernements successifs sous couverts de motifs et faux prétextes, comme aujourd’hui, l’effort de guerre, dégrader les services publics et la situation des agent·es publics.

La population a besoin de services publics dans tous les territoires, couvrant tous les besoins de la vie. De nouveaux services publics restent même à créer pour soutenir la population.

Les agent·es publics ne peuvent plus être systématiquement être montré·es du doigt et servir de bouc émissaire. Ils et elles ne peuvent être celles et ceux sur qui reposent systématiquement les économies.
Les agent·es publics font tenir les services publics. Comme toutes et tous les autres travailleur·es, les agent·es publics dont les rémunérations décrochent, veulent vivre et non survivre. Ils n’ont pas à mendier une rémunération digne, à la hauteur du travail effectué.

Faisons valoir nos revendications

Alors le 13 mai, pour faire valoir nos revendications et exiger :

  • la suppression de tout jour de carence
  • la suppression de la baisse de l’indemnisation du congé maladie ordinaire
  • le rétablissement de la GIPA
  • l’attribution de 85 points d’indice pour toutes et tous, la revalorisation du point d’indice, l’indexation sur l’inflation
  • des créations d’emploi et un plan massif de titularisation pour redonner de l’air aux services publics
  • la fin des attaques et des menaces contre les agent·es publics et le fonctionnaire-bashing des responsables politiques et gouvernementaux.

Pour des services publics dotés des moyens humains et matériels indispensables à leur bon exercice.

Nous ne serons pas les variables d’ajustement destinées à maintenir les profits des grandes entreprises et des plus riches.

Toutes et tous en grève le 13 mai !

Télécharger le Solidaires_-_Tract_13_mai

Salaires : rien n’est réglé !

Sur la question des salaires, rien n’est réglé dans la fonction publique. Les salaires dans le secteur public sont plus bas que dans le secteur privé, en moyenne de 3,7% selon l’INSEE. Les salaires moyens du privé sont supérieurs de 200 euros au salaire moyen dans la fonction publique.

Les discours de “modération salariale” du gouvernement sur la paye des travailleuses et travailleurs du secteur public sont inacceptables.

Des salaires qui stagnent ou qui baissent

Dans la fonction publique, les salaires nets moyens n’ont pratiquement pas augmenté depuis près de 15 ans quand on considère l’inflation. Ainsi, l’Insee indique que dans toute la fonction publique, l’augmentation moyenne des salaires n’a été que de 0,1% entre 2009 et 2022.

Dans le détail, c’est encore pire pour la fonction publique de l’État : le salaire y a baissé de 1,8% !

Des écarts de salaires importants entre fonctionnaires et contractuel·les

Le revenu moyen des salarié·es contractuel·les est inférieur de 260 euros à celui des fonctionnaires. En 10 ans, le nombre de salarié·es sans le statut de fonctionnaire a bondi de plus d’un tiers dans la fonction publique. Et on comprend bien pourquoi : bien souvent, il permet de recruter à l’économie des agent·es qui effectueront pourtant les mêmes tâches. Plus d’une agent·e sur 5 est désormais contractuel·le. L’État, les hôpitaux, les collectivités territoriales sont les principaux acteurs du dumping social en France, qui prive également les régimes de retraite du secteur public de cotisations.

Un salaire indiciaire qui ne progresse pas

Le salaire brut, dépendant du point d’indice est bien différent des primes et des indemnités. L’essentiel du régime de retraite des fonctionnaires dépend en effet de l’indice atteint en fin de carrière. De même, les régimes indemnitaires peuvent varier.

Depuis 2000, le coût de la vie a augmenté de 52%. Le salaire indiciaire, à échelon constant, n’a augmenté que de 15%. Si l’on excepte quelques rééchelonnement obtenus de haute lutte dans certains secteurs, l’essentiel de la compensation en termes de pouvoir d’achat s’est traduit par des primes et des indemnités. En procédant ainsi, les pouvoirs publics assèchent les régimes de retraite des fonctionnaires.

Des inégalités salariales qui persistent entre femmes et hommes

Si le public fait un peu moins pire que le privé en matière d’inégalités salariales entre les hommes et les femmes, les inégalités persistent. À temps plein, les femmes ont un revenu 12,7% plus faible que celui des hommes. Mais les femmes ont une quotité horaire bien souvent supérieure à celle des hommes, ce qui conduit leur salaire réel à être 15% plus bas que celui des hommes en moyenne. L’écart de salaire a mis 26 ans à se résorber de 3 points. Cela signifie que si rien ne change, on peut espérer une égalité de salaires dans un siècle.

Pour calculer la perte occasionnée par le gel du point d’indice depuis 2000, Solidaires met à disposition un simulateur disponible ici !

Cliquez ici pour télécharger le tract Solidaires_SUDinter_Tract_salaires

L’extrême droite attaque la justice administrative

Le 30 janvier, le media d’extrême droite Frontières publiait dans un hors-série une liste nominative d’avocats défendant des personnes étrangères devant les juridictions administratives. D’autres articles du même numéro visaient nommément des juges administratifs. Depuis, une partie des personnes ainsi jetées en pâture font l’objet de menaces et de harcèlement de la part de l’extrême droite et de ses nervis.

Sud Intérieur et Sud Ofii condamnent fermement ces attaques contre des avocats et des magistrats qui n’ont fait que remplir leur office. Nous nous tenons à leurs côtés et voulons leur exprimer ici notre soutien et notre solidarité.

Les attaques de la droite et de ses extrêmes contre la justice, hier judiciaire, aujourd’hui administrative, doivent cesser. Car ce qui est visé derrière la justice, c’est l’état de droit, pilier de notre démocratie.

Ce que vise l’extrême droite en attaquant avocats et magistrats, c’est le droit, pour les personnes étrangères de contester, dans le respect des procédures prévues par le droit, la légalité des décisions qui les concernent. Ainsi, avec l’extrême droite, certaines décisions de l’Etat deviennent au dessus de la loi, l’Etat peut alors s’affranchir des lois votées -certes de moins en moins- par la représentation nationale.

Par leurs récentes attaques contre les avocats, accusés  » d’emboliser » la justice, la droite et ses extrêmes entendent défaire le droit d’être entendu et défendu devant la justice, rempart contre l’arbitraire étatique – dont l’extrême droite est pourtant contente de pouvoir bénéficier lorsqu’elle est sur le banc des prévenus.

Ainsi se dessine la vision de la politique de l’extrême droite : un état arbitraire, tout puissant, dégagé de la contrainte du respect de ses propres lois. Aujourd’hui, ce sont les personnes étrangères qui sont visées. Demain, ce seront d’autres. Il faut sans cesse redire notre attachement à l’état de droit et à la démocratie et toujours lutter contre ceux qui veulent les mettre à bas.

Jours de carence dans la fonction publique : halte aux contre-vérités !

Après des années à dilapider l’argent public au profit des plus riches notamment en distribuant des aides publiques aux entreprises sans conditions (ni salariales, ni sur l’emploi, etc.), le gouvernement veut donc désormais faire payer la dette aux agent·es publics. Depuis deux semaines le ministre de la fonction publique ne cesse dans la presse de répandre des idées reçues, éléments contestables et contestés, pour justifier le passage à 3 jours de carence pour l’ensemble des agent·es publics.

Retour sur le vrai du faux :

« L’instauration du jour de carence permettrait de lutter contre l’absentéisme volontaire»

Faux.

Première chose : il ne faut pas parler d’absentéisme mais d’absence pour maladie. Les agent·es ne sèchent pas le travail. Iels sont arrêté·es par leurs médecins en raison d’indications médicales. L’instauration du jour de carence a diminué les arrêts de courte durée mais multiplié les arrêts de plus longue durée. Ce qui est certain, c’est que cela incite les agent·es malades à venir travailler, que cela nuit à un rétablissement rapide et complet, et cela présente des risques de contamination pour les collègues et les usager·ères ! C’est un véritable risque sanitaire que l’on fait courir notamment aux personnes vulnérables, singulière- ment les usagers·ères des établissements de soins et les personnes âgées.

«Le taux d’absence est plus important dans le public que dans le privé»

Vrai et faux!

En 2022, le nombre de jours d’absence dans la fonction publique d’Etat, hors enseignement était de 10,2 contre 11,6 dans le secteur privé. La hausse des absences s’explique selon l’IGF, à 95 % par les caracté- ristiques de la population, plus féminisée et plus âgée que dans le reste de la population active !

Vrai ! Mais pourquoi ?
Dans les fonctions publiques hospitalière et territoriale, les taux d’absentéisme sont plus élevés là où la pénibilité et l’exposition aux risques sont plus im- portantes : infirmières, aides soignantes, éboueurs, agents d’accueil, assistantes maternelles, égoutiers… Il faut par ailleurs prendre en compte l’impact des ar- rêts maladie pendant la pandémie dans des secteurs tels que la santé qui ont été en première ligne et for- tement impactés par le COVID.

«Il existe une inégalité entre public et privé du point de vue des jours de carence!»

On ne peut pas comparer.

Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement, les agent·es publics sont moins bien traité·es que la ma- jorité des salarié·es du privé et Kasbarian propose d’accentuer encore cette inégalité ! Aujourd’hui dans le secteur privé, 3 jours de carence sont prévus par la loi. Mais les conventions collectives conduisent de nombreuses entreprises à prendre en charge l’indem- nisation de leurs salariés. Au final si 63,5 % des salarié·es voient leurs jours de carence pris en charge en tout ou partie, cette proportion monte à 85 % dans les entreprises de plus de 500 salarié·es !

Et cette inégalité n’est pas prête de se réduire puisque la loi exclut la prise en charge des jours de carence par la complémentaire santé. Les agent·es publics resteront donc sur le carreau avec ces 3 jours de carence.

« La diminution du niveau d’indemnisation des arrêts maladie de 100 à 90% serait une mesure de justice en alignant le public sur le privé »

Faux.

Le Code du travail impose aux employeurs de compléter l’indemnisation des arrêts des salarié·es par l’assurance maladie pour atteindre 90 % du salaire. Mais dans les faits les entreprises abondent les in- demnisations jusqu’à 100 % du salaire pour 70 % des salarié·es.

Au final, le ministre veut aligner les fonctionnaires sur la situation des 30 % des salarié·es du privé les moins bien traité·es ! C’est ça l’attractivité? Ces mesures de régression sociale pénaliseront financièrement davantage les femmes et les agentes et les agents qui exercent des tâches pénibles, le plus souvent les moins bien rémunéré·es !

3 jours de carences, ça va peser lourd dans le portefeuille des agent·es : en moyenne, 3 jours de carence cela représente environ 300 euros. Autant dire que cela va amputer de beaucoup les salaires notamment pour les agent·es déjà les moins bien rémunéré·es, les femmes etc. Cette somme s’ajoute à l’annonce de gel du point d’indice (encore!) pour 2024, la suppression de la GIPA et les seuls 0,06 euros (montant mes- quin) pour que les premiers échelons de C et B ne passent pas en dessous du SMIC…

Être malade n’est pas un choix ! Être soigné est un droit ! Défendons-nous.

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Fonction Publique: les gouvernements passent, la destruction continue !

À peine nommé, le nouveau ministre de la fonction publique a indiqué vouloir débureaucratiser les services publics. Vocabulaire qui laisse d’ores et déjà entrevoir les orientations d’une politique libérale aux antipodes des besoins en termes de services publics pour la population et les usager·es. C’est pourtant cette politique libérale qui a amené les services publics dans la situation de délabrement que nous connaissons aujourd’hui. Ce gouvernement va continuer ce que les précédents avaient largement entamé : toujours moins de règles pour le patronat, toujours moins de sécurité pour les travailleurs·euses.

En qualifiant “d’ambitieux” le projet de loi, actuellement suspendu, de transformation de la fonction publique du précédent ministre, Guillaume Kasbarian fait siennes les mesures que Solidaires Fonction Publique dénonçait comme étant des attaques inadmissibles contre le statut des fonctionnaires et les services publics. Salaire au prétendu mérite, déroulé de carrières et évolutions professionnelles au bon vouloir de la hiérarchie, licenciements facilités, quels que soient le ministre ou le gouvernement pour Solidaires Fonction Publique c’est non.

Les agent·es publics attendent une augmentation générale de leur salaire alors que l’inflation a annulé les insuffisantes augmentations du point d’indice de 2022 et 2023 après 10 ans de gel. L’année 2024 a été une année blanche, sans aucune augmentation de salaire.

Alors que les conditions de travail notamment du fait du manque de moyens et de personnels se dégradent, les agent·es en subissent les conséquences sur leur santé physique et mentale.

Pourtant, l’Inspection générale des Finances et l’Inspection Générale des Affaires Sociales ont récemment enfoncé le clou et préconisé de faire passer les agent·es publics à trois jours de carence. Encore une fois les économies budgétaires se font sur le dos des agent·es.

Pour de meilleurs services publics, pas de “simplification/suppression” mais bien plus de moyens. C’est la seule solution pour pouvoir exercer nos missions auprès des usager·ères.

Solidaires Fonction Publique revendique:

– l’arrêt immédiat des suppressions d’emplois

– des plans massifs de recrutements et de titularisations

– la création de services publics dans tous les secteurs, dans tous les territoires pour répondre à l’ensemble des besoins de la population afin de réduire les inégalités sociales

– l’abrogation du jour de carence

– l’attribution d’un nombre de points d’indice identique pour toutes et tous, a minima 85 points supplémentaires.

– la revalorisation significative du point d’indice

– l’abandon définitif du projet de loi Guérini

Le 1er Octobre tous et toutes en grève et dans l’action!

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Le RN, ennemi du Peuple, de l’État de Droit et des policiers

Les 30 juin et 7 juillet prochains, notre pays sera face à un choix : mettre l’extrême-droite au pouvoir, reconduire un pouvoir qui lui court après ou choisir une voie alternative, porteuse d’un désir de justice sociale, climatique et démocratique. Ce choix se présente à tous et toutes, y compris aux fonctionnaires de police et à l’ensemble des agents du ministère de l’Intérieur. Mais ce choix aura de lourdes conséquences sur l’institution policière et ses agents, qui pourraient être amenés à mettre en place une politique d’extrême-droite, une politique qui en séduit beaucoup mais qui se révélera aussi inefficace dans son objectif de sécurité que dangereuse pour nos libertés individuelles et collectives.

« Le laxisme doit laisser la place à la fermeté et ainsi donner tout son sens à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui fait du droit à la sûreté un droit naturel et imprescriptible. »

Cette phrase termine l’introduction du volet sécurité du programme établi par le Rassemblement National. Un exemple flagrant de comment l’extrême-droite tord la réalité, historique et juridique, au profit de son désir d’ordre autoritaire. En effet, le droit de la sûreté énoncé dans la DDHC de 1789 n’a rien à avoir avec un droit à la sécurité. Ce droit fut édicté pour prémunir les citoyens de l’arbitraire du pouvoir, en réaction aux fameuses lettres de cachet sous la monarchie absolue. Ce droit naturel imprescriptible est donc un appel à un État de Droit pour tout citoyen. Toute politique autoritaire et liberticide est une atteinte à ce droit.

Quand au laxisme supposé de la justice, la surpopulation carcérale comme l’augmentation du nombre de peines de prison prononcées et l’augmentation de la durée de ces peines démontrent le contraire. La justice punit plus durement qu’à l’époque du quinquennat Sarkozy et cette tendance débuta sous celui de Hollande et sa Garde des Sceaux Christiane Taubira, supposément laxiste1.

Une escroquerie sécuritaire au profit d’un projet liberticide

Le projet de l’extrême-droite, et du RN en particulier, en voulant transformer le pouvoir judiciaire en simple exécutant du pouvoir en place, via les peines planchers et la remise en cause de sa capacité à individualiser les peines d’une manière générale, est une attaque sur les principes fondamentaux d’une justice démocratique. Sans compter que la vision sécuritaire du RN est une véritable escroquerie, démentie et même démontée par les recherches en sciences sociales, l’Histoire ou encore les bilans menés sur certaines mesures déjà appliquées par le passé.

C’est le cas pour les peines planchers. Votées une première fois sous le mandat de Nicolas Sarkozy avec la loi du 10 août 2007, elles furent remises au placard en 2014 par la Garde des Sceaux Christiane Taubira. Des bilans avait été effectués sur l’efficacité de cette mesure. Or, ces bilans avaient montré que les peines planchers étaient globalement inefficaces à produire le résultat attendu, plus de sécurité. Au contraire, elles étaient néfastes, conduisant à une surpopulation carcérale et des sorties sèches favorisant la récidive au final2.

L’obsession du RN est l’ordre par la seule punition, convaincu, ou essayant de (se) convaincre que la sanction pure et dure amène la sécurité. Bien entendu, la recherche scientifique a surtout démontré le contraire. L’insécurité se combat avant tout par l’amélioration des conditions de vie. En améliorant la vie des gens, la violence et les autres formes d’atteinte aux personnes et aux biens reculent. C’est pourquoi la violence a, sur le temps long, reculé en France, à mesure que les conditions d’existence s’amélioraient. Et toute dégradation de ces conditions d’existence, localement ou nationalement, amène le retour de la violence. Car la mère de toutes les violences est la violence sociale et politique. Un État qui maltraite sa population génère une violence qui se retranscrit dans des comportements criminels ou délictueux.

C’est à travers la démocratie et les acquis sociaux que les nations ont pu s’apaiser et faire reculer la violence durablement. Toute atteinte à ces deux piliers conduit inexorablement à voir certains crimes et délits augmenter.

Briser le mythe d’une explosion de la violence

Néanmoins, il faut décrocher du mur ce portrait catastrophique d’une société projetée dans une explosion de violence que brossent le RN, l’ensemble de l’extrême-droite et de la droite, ainsi que nombre de médias concourant à cette course à la peur et à la haine de l’autre dans l’opinion publique.

Si certains chiffres sur la criminalité et la délinquance, édités par le ministère de l’Intérieur, sont en hausse, on sait qu’il faut pondérer leur interprétation. Par exemple, en ce qui concerne les violences, une partie de la hausse s’explique par la libération de la parole sur les violences sexuelles, conjugales et sexistes, grâce au travail des féministes et du mouvement MeToo, et dans l’amélioration qui en a suivi dans la prise en charge de cette parole, même si cette prise en charge reste encore largement perfectible.

Une autre manière d’évaluer le niveau d’insécurité mais aussi le sentiment d’insécurité, qui sont deux choses différentes, sont les enquêtes de victimation. Celles menées régulièrement au sein des collèges et lycées semblent indiquer une baisse des violences physiques et psychologiques au sein des établissements du secondaire. Certes, une petite hausse a eu lieu sur les incidents dits graves mais qui pourrait être due à une incitation plus pressante de signaler ces faits par les chefs d’établissement. Quoiqu’il en soit, malgré des faits divers qui ont pris une ampleur nationale et qui ont abondamment été commentés, dévoyés et instrumentalisés par le camp réactionnaire, rien n’indique une explosion de violence dans l’Éducation Nationale3.

Une autre enquête de victimation tend à démontrer cela, celle menée régulièrement en Île de France par l’Institut Paris Région. La dernière date de 2021 et montre un recul des atteintes aux personnes et aux biens alors que le sentiment d’insécurité est croissant4. On voit bien que le sentiment d’insécurité et l’insécurité réelle ne sont pas nécessairement corrélées. Et que, là encore, cette étude, en prise directe avec les habitant.e.s, démonte l’idée même d’une explosion de la violence, qui ne semble exister que sur les plateaux TV de Cnews et BFM TV.

Bien entendu, Sud Intérieur ne nie pas que la violence existe et qu’elle peut connaître une hausse dans certains domaines. C’est une évidence : des politiques publiques inégalitaires et une atteinte régulière aux libertés collectives et individuelles génèrent de la violence. Et plus les inégalités augmentent, plus la violence s’insinue dans la société, les règles communes de vivre-ensemble perdant petit à petit leur sens, les lois leur légitimité, remplacées par la concurrence féroce entre les individus. C’est tout le projet du système néo-libéral qui s’applique même, in fine, aux relations sociales de toute sorte.

Mais jouer à faire peur à la population en parlant d’explosion de la violence, en manipulant les chiffres et en mettant en avant 24h/24 des faits divers horribles, c’est une stratégie politique qui cherche à substituer la réalité pour une illusion de peur et de haine, propre à porter aux pouvoirs les pires idées5. Et à contrôler socialement par la crainte toute ou partie de la population.

Police et RN , liaisons dangereuses et illusion sécuritaire

Qu’en est-il de la police en elle-même ? Est-ce que les mesures proposées peuvent être mises en place ? Est-ce que cela sera efficace pour la sécurité de toutes et tous ? Est-ce que cela sera soutenable dans un modèle démocratique ?

La réponse est non. Non, le projet du RN n’est pas viable, tant dans l’objectif d’une police respectueuse de l’État de Droit et des citoyens que dans celui d’être efficace dans la lutte contre la sécurité. Nombre de fonctionnaires de police pourraient être séduits par un programme leurs donnant plus de moyens et les soutenant pleinement. Or, ceci n’est qu’apparence, qu’illusion.

En effet, la politique pénale du RN consiste à une extrême fermeté sur le plan judiciaire : peines planchers, exécution totale des peines de prison, fin des aménagements de peines, création de peines courtes de prison, doublement du nombre de magistrats et explosion du nombre de place en prison (85 000 en cinq ans dans son programme de 2022), expulsion des délinquants étrangers pour ne citer que ces mesures.

A cela, il faut ajouter le renforcement de la surveillance des frontières, la guerre à la drogue, au terrorisme, à l’islamisme, à l’immigration illégale, le renforcement du renseignement, tant sur le plan humain que technologique, des investissements dans les moyens matériels des forces de police et, bien entendu, le recrutement de milliers de policiers et gendarmes.

Or, tout cela coûte énormément d’argent. Comment le RN peut-il financer une politique sécuritaire de cette ampleur avec un logiciel économique libéral qui lui fait déjà renoncer à de nombreuses mesures sociales ? Alors que le RN recule sur ses propositions sociales et s’empêtre dans un programme économique mal fichu, où seuls les riches auront encore la grosse part du gâteau6, les promesses sécuritaires du RN ressemblent aux belles paroles d’un escroc. Et la police, déjà à bout de souffle, usée par des gouvernements successifs qui ont fait reposer sur ses épaules leurs politiques injustes et autoritaires, ne sera pas capable de répondre au dixième du programme du RN. Ce programme est tout simplement impossible à mettre en œuvre, en plus d’être dangereux pour la démocratie, les plus précaires et celles et ceux que l’extrême-droite désigne comme des ennemis (immigrés ou français d’origine étrangère, militants de gauche et écologistes, etc).

Résoudre des problématiques d’insécurité par le seul prisme policier et judiciaire n’a jamais été possible sauf dans le cadre de régimes totalitaires, où le respect du droit et de l’individu s’efface au profit de l’arbitraire et de la brutalité. Vu que le programme du RN fait de la sécurité sa priorité et que ce programme est inapplicable dans une société démocratique digne de ce nom7, on ne peut qu’en conclure qu’il cache un autre objectif, celui d’une société sous cloche, la cloche d’un régime fascisant. Une cloche que les gouvernements successifs depuis 20 ans ont patiemment aidé à construire, en particulier depuis la première élection d’Emmanuel Macron8.

Et les propos émanant du RN appelant à changer la Constitution si nécessaire pour faire passer des lois allant à l’encontre des valeurs défendues dans celle-ci, les valeurs de Liberté, d’Égalité et de Fraternité, est un signal d’alarme clair sur ses intentions en la matière.

De la libération des pires instincts policiers et de la mise en danger des agents

Cependant, même si le programme est illusoire et inapplicable, nul doute que le RN essaiera de faire passer un maximum de mesures mais aussi de changer la police, comme le fit Nicolas Sarkozy en son temps. Depuis ses fonctions de ministre de l’Intérieur puis en tant que Président de la République, l’ancien locataire de l’Élysée avait brutalement mis fin à la police de proximité et orienté la police vers une police d’intervention soumise à la politique du chiffre. Se faisant, il avait profondément changé l’ADN de la police, dans tous les secteurs, de la sécurité publique au judiciaire, en passant par le maintien de l’ordre ou le renseignement.

Aujourd’hui encore, l’institution comme les pratiques professionnelles des policiers sont le résultat de cette politique datant du début des années 2000. Et, à l’époque, nombre de policiers avaient sauté avec entrain dans cette police, se réjouissant de pouvoir intervenir comme des « cow-boys », notamment dans les quartiers populaires. Nous pouvons donc nous inquiéter de ce qui arrivera avec le RN au pouvoir quand on sait que les idées d’extrême-droite sont plus que présentes dans l’institution policière9 10.

On voit déjà, dans les mouvements de l’extrême-droite, des militants RN aux groupuscules néo-nazis, comment actes et paroles racistes et violentes se libèrent11. Comment imaginer que dans la police, où de nombreux policiers attendent qu’on leurs lâche la bride pour taper sur tout ce qu’ils considèrent comme des ennemis de la France, un tel phénomène ne puisse pas se produire ?

Et, comme dans un effet miroir, sous la gouvernance d’un parti d’extrême-droite réclamant l’impossible à la police tout en faisant tomber les digues de l’État de Droit, la pression va s’accroître sur les policiers et sur la population, exacerbant tant les violences entre la police et l’extérieur de l’institution qu’en son sein. Une véritable mise en danger des corps et des esprits au service d’un projet irréalisable pour la sécurité de tous mais profitable pour les intérêts de certains. Des intérêts qui n’engloberont pas les policiers, comme c’est déjà le cas avec tout gouvernement capitaliste, qui a besoin de la police tout en laissant les policiers au bord de la route avec le reste de la population.

L’escroquerie politique, intellectuelle, sociale et économique du RN est l’ennemie de toutes et tous, y compris des policiers et de l’ensemble des agents du ministère de l’Intérieur. Bien que l’extrême-droite s’érige en porte-voix des métiers de la sécurité, il propose finalement aux fonctionnaires de police et à l’ensemble de la population un projet mortifère pour la démocratie, et inefficace pour la sécurité de toutes et tous.

Le 30 juin et le 7 juillet,

Refusez que notre avenir commun soit condamné par la haine,

Dites non à l’extrême-droite !

Télécharger le Tract RN Police Sécurité Législatives 2024

Le rassemblement national: un parti contre le service public et ses agent·es!

Lors des législatives des 30 juin et 7 juillet prochains le danger est grand de voir l’extrême droite rangée derrière le Rassemblement National arriver à Matignon. Une telle situation est un risque majeur pour la démocratie et les libertés publiques. L’extrême droite au pouvoir est synonyme de destruction des services publics et d’attaques sans précédent contre les fonctionnaires et agent·es publics.

Le RN au pouvoir ce sont des politiques publiques discriminatoires

La politique du RN impactera les missions des agent·es publics : mises en place de politiques anti-sociales avec une véritable chasse aux pauvres comme aux étranger⋅ères, politiques de régression homophobes, sexistes, racistes, de préférence nationale qui vont à l’encontre de toutes les valeurs de solidarités et de réductions des inégalités qui font l’essence même des services publics.

Chaque secteur sera touché:

● Hôpital public : suppression de l’AME, difficulté d’accès aux soins pour les plus précaires, remise en cause de l’IVG.

● Education : arrêt de l’accueil et de l’éducation pour tous·tes, fin des réseaux d’éducation prioritaire. Recul sur l’accueil des élèves trans. Programmes scolaires réactionnaires et mise au pas des personnels ;

● Finances Publiques : politique fiscale au service des plus riches

● Culture : idéologisation des structures existantes, resserrement de l’action publique sur le “patrimoine”

● Enseignement supérieur et recherche: attaque de l’indépendance de la recherche et fin des financements en sciences humaines.

● Environnement : destruction de toutes les normes protectrices de l’environnement.

● Travail : remise en cause de l’inspection du travail et du droit syndical.

● Intérieur : mobilisation des personnels y compris des préfectures sur la persécution des migrant·es et la criminalisation et répression des mouvements sociaux, etc.

Le RN au pouvoir, c’est la privatisation des services publics

L’extrême droite au pouvoir ce serait la privatisation entre autres de l’audiovisuel public, des universités.

Si le RN a récemment essayé de faire oublier son ADN néolibéral, les faits ne trompent pas: il entend mener une politique plus à droite que la droite avec son lot de fermetures de services, de réduction de l’action publique qui plus est limitée à une partie de la population du pays.

Le RN n’a qu’une phrase en bouche: “exonération des charges des entreprises” c’est-à-dire que sa politique est un large plan d’appauvrissement de l’Etat et donc in fine des services publics.

Le RN au pouvoir c’est une politique contre les agent·es publics

Dès qu’on lui en laisse la possibilité le RN se vautre dans le fonctionnaire bashing le plus caricatural. Il n’y a qu’à voir comment les députés RN s’en sont pris aux représentant·es du personnel de l’Education Nationale en commission pour comprendre à quel point l’extrême droite déteste les agent·es publics et méprise leurs missions d’intérêt général.

Ce qui insupporte le RN, c’est bien l’indépendance des fonctionnaires vis-à-vis du pouvoir politique, indépendance garantie par le statut. Pour mener à bien sa politique xénophobe le RN veut pouvoir faire pression sur les agent·es et leurs missions.

Le RN a toujours voté contre l’intérêt des travailleurs·euses: contre la hausse du SMIC, contre l’indexation des salaires sur l’inflation, contre la revalorisation du salaire des fonctionnaires de 10%.

Il a également toujours voté contre le développement des services publics: contre l’augmentation des moyens alloués aux hôpitaux, à l’Université, à la justice.

Après une énième volte-face, le candidat Bardella indique finalement qu’il ne reviendrait pas sur la réforme des retraites en cas de victoire, touchant salarié·es du privé mais aussi du public.

Rappelons qu’un certain nombre de services publics ne fonctionnent que grâce à la présence de collègues contractuel·les ayant des nationalités extra européennes. Ce sont nos collègues que le RN veut priver de droits et précariser encore davantage.

Le RN au pouvoir c’est l’autoritarisme dans nos services

Pour comprendre ce qu’est le “RN employeur” il faut regarder les collectivités locales qu’il gère. Les collègues territoriaux de ces collectivités décrivent parfaitement le climat de peur, la répression systématisée des agent·es qui ont le courage de s’exprimer.

En parti défendant l’intérêt des classes dominantes, le RN s’attaque sans relâche au syndicalisme. Des travailleurs·euses qui s’organisent, qui débattent, qui agissent en commun pour des services publics de qualité et pour des conditions de travail dignes, tout ceci est visiblement trop pour le RN.

Faisons front contre l’extrême doite, pour la démocratie et la justice sociale!

Solidarité entre tous·tes les agent·es!

Vive les services publics!

Contre l’extrême droite, ne restons pas seul ·e:

Syndiquons nous sur notre lieu de travail

Construisons des assemblées générales pour construire une mobilisation d’ampleur

Renforçons les associations, collectifs militants et les autres contre-pouvoirs pour combattre l’extrême droite

Rejoignons les manifestations, rassemblements et l’ensemble des initiatives antifascistes qui se déroulerons dans les jours et semaines à venir.

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AGENTES ET AGENTS DE LA FONCTION PUBLIQUE : TOUTES LES RAISONS DE MANIFESTER LE 1ER MAI

Le 1er mai, journée internationale des travailleurs et travailleuses, intervient cette année dans un contexte de plus en plus marqué par des guerres terriblement meurtrières, notamment en Ukraine et en Palestine. Nos organisations réaffirment leur engagement pour une paix juste et durable dans le cadre du droit international, qui ne peut se faire aux conditions de l’agresseur.

En France, Emmanuel Macron et son gouvernement accentuent les politiques d’austérité. Alors que les entreprises bénéficient de milliards d’euros d’aides publiques sans contreparties, que leurs actionnaires se servent chaque année des dividendes records le pouvoir exécutif multiplie les milliards « d’économies budgétaires ».

Outre la poursuite de la casse de nos systèmes de sécurité et de protection sociales, c’est l’ensemble des services publics qui est visé.

À l’évidence, le pouvoir en place attaque l’ensemble du monde du travail qu’il s’agisse des personnes privées d’emploi ou des salarié⋅es.

Les missions et les moyens des trois versants de la Fonction publique et les situations faites aux agentes et les agents sont au premier rang de ces attaques inacceptables.

Alors que de nombreux services sont déjà réduits à l’os, que la qualité du service public et les conditions de travail des agent⋅es ne cessent de se dégrader, ce ne sont pas moins de 20 milliards d’euros de coupes budgétaires qui vont être effectuées sur 2024. 2025 s’annonce au moins aussi redoutable.

Alors que les personnels subissent une nouvelle et importante baisse de pouvoir d’achat sur 2022 et 2023 (5 % d’augmentation générale pour 10 % d’inflation), Stanislas Guérini confirme qu’il n’entend procéder à aucune mesure salariale générale dont notamment aucune revalorisation de la valeur du point d’indice. Pour nos organisations, l’année 2024 ne saurait être une année blanche en matière de revalorisation salariale !

Alors qu’aucune organisation syndicale n’en est demandeuse, le projet de loi Fonction publique porté par Stanislas Guérini promeut un prétendu mérite et aggrave les conditions de développement du clientélisme et de l’arbitraire dans les déroulements de carrières et les rémunérations individualisés, vise à faciliter le licenciement, tout cela dans un calendrier relevant d’un passage en force… pour rogner encore les garanties protectrices des personnels et de l’intérêt général.

Opposées à ces politiques nocives, nos organisations syndicales portent et affirment que des mesures alternatives sont indispensables, possibles et finançables.

Face au refus réitéré du pouvoir exécutif d’apporter des réponses à nos revendications, l’heure est à la poursuite de la mobilisation.

C’est pourquoi, nous appelons les agentes et les agents de la Fonction publique à participer massivement aux manifestations du 1er mai.

Nouvelle étape du processus de mobilisation après celles des 8, 19 et 26 mars derniers, salarié⋅es du public et du privé, étudiant⋅es et lycéen⋅nes, retraité⋅es, privé⋅es d’emploi, soyons toutes et tous dans les rues le mercredi 1er mai !

CSA DU 12 AVRIL 2024 SUD INTÉRIEUR TOUJOURS À L’INITIATIVE SUR L’ÉGALITÉ FEMMES/HOMMES ET LES CONTRACTUELS

Ce 12 avril, il s’agissait de débattre du Bilan social pour l’année 2022, un
document particulièrement important car son objet est de présenter l’ensemble
des aspects touchant au personnel : effectifs, modalités de recrutement
(titulaires/contractuels), rémunération, promotions, mobilités, temps de travail,
télétravail, formation, action sociale,…

Dès l’instant où SUD INTÉRIEUR a toujours considéré qu’il était impossible de
traiter à fond tous les sujets, nous avons pris l’option de nous concentrer depuis un
bon moment déjà sur deux points précis : le respect de l’égalité femmes/hommes
pour sa partie carrière/rémunération pour les fonctionnaires et le
recrutement/rémunération des contractuels, compris bien entendu son
volet…respect de l’égalité femmes/hommes.

Des comparaisons d’autant plus essentielles qu’il n’est pas contesté, qu’en
Seine-Maritime comme ailleurs, les contractuels ont une rémunération
sensiblement moindre que les titulaires du fait qu’ils ne bénéficient pas du régime
indemnitaire : « Entre 2016 et 2018, le salaire moyen des contractuels dans la
fonction publique est inférieur de 38 % au salaire moyen des fonctionnaires. Dans
la fonction publique de l’État, l’écart est de 39 % à l’avantage des fonctionnaires » ; tant entendu que la part des contractuelles féminines sur le périmètre
préfecture/SGCD76 est de 76 % en 2022 alors que la part des femmes dans
l’effectif global est de 70 %.

Des contractuels dont le nombre est en constante augmentation, puisqu’il
atteignait 93 agents sur 493 au 31 décembre 2023 (18,86%), contre 81 sur 503 au
31 décembre 2022 (16%). Une nouvelle progression est encore constatée au
premier trimestre 2024.

Si SUD INTÉRIEUR ne cesse de dénoncer cette augmentation, il n’en demeure
pas moins qu’à partir du moment où ils sont recrutés, ils doivent bénéficier d’une
rémunération équivalente à celle des titulaires à fonctions et ancienneté
équivalentes.

Une proposition sur laquelle l’administration n’a pas émis un « enthousiasme
débordant » alors même que ce recrutement massif n’a rien d’anodin puisque
qu’elle a elle même communiqué aux représentants du personnel lors due CSA du
1 er mars une information incroyable : elle a rendu au ministère 1 387 561 € de
crédits de personnel !!!, cet excédent ayant pour origine «  la part  croissante
d’agents…contractuels parmi les effectifs (renforts + pérennes) ». CQFD.

Pour lire la suite télécharger le Tract CSA 12 avril 2024

8 AVRIL 2024 : COMITÉ SOCIAL D’ADMINISTRATION (CSA) : L’IMPOSSIBLE DIALOGUE SOCIAL

Ce 8 avril 2024, les représentants du personnel étaient conviés à émettre un avis sur le projet d’organisation de l’expérimentation de la plateforme régionale 360° d’instruction des demandes de titre de séjour.
Il s’agissait de la seconde réunion de l’instance, la première, convoquée pour le 12 mars 2024, ayant fait l’objet d’un boycott de notre part suite au refus de la secrétaire générale de reporter la séance pour les motifs suivants :

* absence de base légale de la consultation de notre instance en raison de l’absence de celle, préalable et obligatoire des CSA ministériel et/ou réseau préfectures/SGCD sur le projet d’arrêté du ministre de l’intérieur déterminant les départements entrant dans le champ de l’expérimentation ;
* absence d’urgence d’émettre un avis maintenant puisque l’entrée en vigueur de la plateforme est programmée pou le 1er juillet prochain.

Renouvelée pour les mêmes raisons, la nouvelle demande de report a subi le même sort, sur la base d’un argumentaire juridique que nous qualifierons, a minima, de…surprenant…
Sans être une surprise, ce refus confirmé a néanmoins révélé que le respect d’une procédure juridique solide ne pesait pas très « lourd » pour l’administration quand elle avait décidé d’imposer son calendrier « coûte que coûte ».

Fin de l’acte I.

Ensuite, ont été débattus les amendements au projet transmis par FO à l’administration plusieurs jours avant la réunion.

Tout en reconnaissant accorder une « oreille attentive » à deux d’entre eux notamment, la secrétaire générale n’en retiendra pourtant aucun comme susceptible d’être d’application immédiate, sans apporter pour autant de réponse convaincante aux contre-propositions.
Pour être tout à fait précis, notons que la secrétaire générale portait la parole du préfet, absent, le véritable décideur.
Fin de l’acte II.
Devant ces refus systématiques, l’ensemble des représentants du personnel CFDT/FO/SUD INTÉRIEUR qui s’étaient rencontrés avant l’instance pour coordonner leurs interventions, ont voté contre le projet d’organisation.

AVIS DE RECHERCHE : OÙ EST PASSÉ LE PRÉFET ?

Jamais avare pour insister sur la nécessité d’un dialogue social nourri et de qualité, il se trouve pourtant que le préfet, absent lors de la réunion du 8 avril 2024, n’avait pourtant pas prévu non plus de participer à la réunion du 12 mars dernier finalement boycottée par les représentants du personnel…
Sera t-il présent lors de la prochaine séance programmée le 12 avril 2024 ? Suspense…

L’IMPOSSIBLE DIALOGUE SOCIAL : BIS REPETITA

Le 9 juin 2023, les représentants du personnel CFDT/FO/SUD INTÉRIEUR avaient quitté la réunion consacrée aux avancements, en considérant, déjà, que les conditions de dialogue social au niveau régional n’étaient plus respectées. Le dialogue social ne consiste pas à limiter le rôle des représentants du personnel à une chambre d’enregistrement.
Visiblement, le corps préfectoral peine à tirer les leçons de ces « ratés » à répétition. Jusqu’à quand ?

Ce qui est certain dans un tel contexte, c’est bien que les représentants du personnel CFDT/FO/SUD INTÉRIEUR ont bien compris la nécessité de consolider sans cesse leurs échanges, tâche à laquelle ils s’attellent en permanence.

Télécharger le Tract unitaire CFDT FO SUD CSA 8 avril